lundi 20 septembre 2010

Note sur le Fandango en ré mineur du Padre Antonio Soler

      
Elle tourne, elle tourne, cette belle mécanique toujours égale mais jamais pareille. Les marionnettes fardées qu'elle entraîne dans une ronde d'une ivresse morbide, poursuivent leur perpétuelle pérégrination sur un rythme obsédant: les gammes subtiles égrènent le temps qui passe sur le carrousel infernal et sonnent le compte à rebours de leurs vies. Chaque note pincée au clavecin est une seconde détachée de l'horloge qui s'enfonce, tel un clou, dans la paume de l'auditeur expiant sous les doigts d'un démiurge musicien.

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