mercredi 22 septembre 2010

Note sur l'art d'Ornette Coleman

    
Un profond dégoût l'anime, à la fois pour la musique et pour son instrument, c'est ce qui explique un ton inimitable à l'orée du symptôme dépressif. Le paroxysme est atteint dans un opus intitulé "Free Jazz", sorte de pugilat musical d'un quatuor engagé dans une crise collective d'individualisme: des lignes mélodiques à l'avenir incertain se croisent pour arriver à une harmonie consensuelle de pur hasard, au moment le moins attendu. Ou alors, c'est l'affrontement et le ton monte. Ou encore, une apparence de solo se dessine lorsque trois des compères s'abstiennent de jouer. Malgré tout, une ébauche de composition doit soutenir l'expérience, car l'auditeur patiente jusqu'au bout en croyant sa présence souhaitée. Il peut aussi tenter de trouver une piste et des gués dans cette marée sonore, pour traverser les trente-huit minutes de l'aventure dans de bonnes conditions. Mais, quoi que j'en dise, j'adore ce disque parce que l'originalité a une forme et un nom depuis qu'il a été enregistré en 1960.

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