mercredi 15 décembre 2010

vendredi 10 décembre 2010

Planant sur les ailes du Tao

Croissance et déclin, vie et mort,
qui sait quand adviendront ?
Imposant et mystérieux,
qui peut mesurer sa perfection ?
Malheur sur bonheur prend appui,
bonheur du malheur surgit.


Malheur et bonheur
brins de fils entrecroisés,
confus et emmêlés,
en une pelote compacte,
tantôt unis, tantôt dissociés,
quel est le principe qui les meut ?
Vagues et brumeux,
seul le saint en déchiffre le sens.
Coulant, se mouvant, se déplaçant,
glissant sans repos ni trêve,
chaque fin est un début,
qui peut en connaître le terme ?

Extrait du Ho-Kouan-Tseu, intitulé ultérieurement "Précis de Domination", attribué au "Maître à la crête de faisan", dynastie Han (vers le IIe siècle av. J.C).

Editions Allia, Paris, 2008.

mercredi 8 décembre 2010

A ne pas manquer, la

  
  
collection de timbres anciens que j'ai transmise à Kim Joony, un ami Sud-Coréen rencontré en Chine et qui est l'un des derniers collectionneurs de cette planète (qui va bientôt oublier ce qu'est le courrier postal):
  

lundi 6 décembre 2010

Herinnering aan Holland

  
       
Denkend aan Holland
zie ik breede rivieren
traag door oneindig
laagland gaan,
rijen ondenkbaar
ijle populieren
als hooge pluimen
aan den einder staan;
en in de geweldige
ruimte verzonken
de boerderijen
verspreid door het land,
boomgroepen, dorpen,
geknotte torens,
kerken en olmen
in een grootsch verband.
De lucht hangt er laag
en de zon wordt er langzaam
in grijze veelkleurige
dampen gesmoord,
en in alle gewesten
wordt de stem van het water
met zijn eeuwige rampen
gevreesd en gehoord.

Hendrik Marsman, 1936.


Heemstede, 2006.
   

jeudi 2 décembre 2010

Celui qui a dit....

    
..."Le chemin du Sichuan est plus difficile que de monter au ciel" (蜀道难于上青天), ferait  bien de prendre l'autoroute comme tout le monde.
    
Mais, Ambre me fait observer que le deuxième signe depuis la gauche est aussi celui du Dào (la Voie) de Laozi et de Zhuangzi; ce qui pourrait signifier qu'au Sichuan, il suffit de sortir de l'autoroute pour trouver la Voie ?
     
La piste de gauche conduit à Leshan et celle du centre (la Voie du Milieu?), à Emei; et voici ce que l'on trouve à Leshan et à Emei, tout le reste dépend de ce choix:
      
Leshan
    

Emei
   
 

Les signes de l'empire

    
L'écriture chinoise peut être assimilée à un système de rébus, chaque signe graphique (considéré à tort comme "caractère") représentant un symbole ou un emblème; il ne s'agit en aucun cas de dessins figuratifs, mais de simples traits dus à une série de mouvements effectuant une classification.
  

(*)

Cette forme d'écriture cherche à communiquer  l'action, à inspirer des conduites à des individus faisant partie d'un même système de civilisation, étiqueté, hiérarchisé;  elle ne peut formuler directement ni concept, ni théorie, mais donne uniquement  la référence de ceux et celles qui sont déjà inscrits dans la conscience collective. Les mots, tels qu'ils se présentent, portent en eux la capacité de solliciter et de contraindre l'imagination par des approches sémantiques plus ou moins serrées, sans jamais décrire formellement ce que chacun connaît déjà. C'est ensuite au style et à la rythmique de remplir une fonction poétique complémentaire, destinée "à faire sortir un surplus d'interprétation"  (cf. billet du 17.09.10 à propos d'Umberto Ecco).

(*) Alors qu'on pourrait imaginer voir les silhouettes de danseuses façon Degas, il faut tout prosaïquement lire le mot "bàn bàn le le" signifiant "incomplet, inachevé".
    
Source: "La Pensée chinoise", Marcel Granet.