jeudi 15 avril 2010

Contrastes

       
Agités par le vent, les arbres projettent sur le sol des jeux d’ombre et de lumière fascinants. Une fois dégrisé des scintillements, quand les ombres et les lumières de la vie ont cessé d’accaparer notre réalité, on peut soi-même créer des contrastes déroutants pour le seul plaisir de dérouter…

mardi 13 avril 2010

Daodejing, chapitre 19

    

"Si vous renoncez à la sagesse et quittez la prudence,
le peuple sera cent fois plus heureux.
Si vous renoncez à l'humanité et quittez la justice, le peuple
reviendra à la piété filiale et à l'affection paternelle.
Si vous renoncez à l'habileté et quittez le lucre,
les voleurs et les brigands disparaîtront.
Renoncez à ces trois choses et persuadez-vous
que l'apparence ne suffit pas.
C'est pourquoi je montre aux hommes
ce à quoi ils doivent s'attacher.
Qu'ils tâchent de laisser voir leur simplicité, de conserver
leur pureté, d'avoir peu d'intérêts privés et peu de désirs."

(Traduction: Julien)

jeudi 8 avril 2010

Boiseries & décorations murales

         

"Longévité"

mercredi 7 avril 2010

西藏自治区 Région Autonome du Tibet


Difficile de convaincre celui qui n'entend que la version unilatérale des médias occidentaux sur le dossier, mais je tente de proposer la version chinoise qui tient tout à fait la route. La propagande anti-chinoise qui sévit en Europe est influencée par cette classe gauchisante issue des milieux de 68 et qui occupe la majorité des postes de l'enseignement et du journalisme: par conséquent, difficile donc, à quelqu'un n'ayant que ces sources d'information à disposition, de se faire une opinion objective des faits. Il traîne aussi une forme d'infantilisme qui mélange histoire, mythes et légendes, faisant d'un criminel de guerre (Ernesto Che Guevara) le nouveau Messie et d'un dictateur en fuite (le Dalai Lama) l’Apôtre de la Paix.

Quelques arguments
    
 - le Tibet s'est intégré à la Chine avec l'invasion mongole (13e siècle) ;
- l'ancien royaume du Tibet a été autrefois vaste et on trouve des communautés tibétaines importantes dans toutes les provinces environnantes (Yunnan, Sichuan, etc.) ;
- l'administration de la province avait été confiée par les empereurs de Chine aux hauts dignitaires religieux, faisant tous partie de l'aristocratie tibétaine;
- les Han (ethnie majoritaire en Chine) ne se sont pas autrement intéressés de ce qui s'y passait et un régime véritablement féodal a perduré jusque dans les années 1950: cette année-là, 80% de la population tibétaine vivait dans le servage de seigneurs locaux ;
- mais l'indépendance de l'Inde en 1947 inquiétait les puissances occidentales, par le fait qu'elles perdaient leur base stratégique dans une région cernée par la menace communiste (URSS, Chine) ;
- le frère de l'actuel Dalai Lama vivait à Guangzhou (Canton), où il a épousé une Han ;
- il a lui même décidé de tenter la carte occidentale, puisque Mao Zedong (qui a eu de nombreux entretiens avec le Dalai Lama lui-même), ne paraissait pas accepter de laisser subsister les reliques d’un état princier et médiéval dans une province chinoise ;

Panchen Lama, Mao Zedong, Dalai Lama

- ce qui fait que la tension politique orchestrée par la Grande-Bretagne et les USA n'a fait que croître aux frontières, obligeant l'armée populaire à rétablir l’autorité centrale au Tibet dans les années 1950 ;
- il faut dire qu'au préalable, la Chine s'est fait grignoter plusieurs territoires (au Viet-Nâm, en Inde et en Sibérie), alors qu'elle était absorbée par sa guerre civile puis par l'occupation japonaise (période allant de 1927 à 1949), et qu'il n’était pas question de lâcher le Tibet au risque de voir tout le pays se démembrer ;
- comme il n'arrivait pas à ses fins, le Dalai Lama a quitté le Tibet en 1959 avec une petite communauté qui entretient le mythe de l'indépendance et la rivalité politique avec Beijing, avec le soutien des gouvernements occidentaux qui peuvent y trouver un intérêt stratégique politique et économique (tout prétexte est bon pour faire pression) ;
- ce qui n'est pas du goût des Indiens et des Népalais, qui ont été débordés par les agitateurs tibétains installés chez eux et entretenus par eux depuis plus de 50 ans ;
- le Népal a d'ailleurs fermé la frontière avec la Chine pour éviter que les terroristes puissent à nouveau gagner Lhassa; aucun habitant du Tibet n'ayant le moindre intérêt à un tel désordre, que seuls des éléments extérieurs ont provoqués ;
- des actes de vandalisme ont été commis contre des commerçants chinois musulmans (ethnie ouïgoure) et plusieurs femmes (prostituées paraît-il) ont été brûlées vives ;
- selon des témoins locaux et même étrangers, la plupart des manifestants ne parlaient pas tibétain, mais indien, et arboraient des "drapeaux tibétains" introuvables sur territoire chinois ;
- les interviews, accordées par le Dalai Lama aux télévisions occidentales, sont souvent "arrangées" par les médias en fonction des déclarations du saint homme. Il doit laisser aux foules subjuguées l'image d'un homme affable, souriant, ayant toujours aux lèvres un mot de paix et d'espoir. Mais ses déclarations peuvent changer d'un jour à l'autre et il est alors arrivé que son interlocuteur le mette face à ses contradictions : le visage du saint change du tout au tout, devenant grimaçant et agressif, il attaque l’impudent. Il arrive aussi qu'il quitte immédiatement la salle si les questions ne lui conviennent pas. Ces séquences-là passent par accident à la première édition matinale des informations, puis sont coupées aux suivantes ;
- tout ce qui peut fournir à interprétation négative sur la Chine est utilisé. On a vu des images de groupes présentés comme manifestants réclamant la démocratie, alors que les textes des banderoles un fois traduits étaient sans rapport avec l’événement supposé ;

Nous
   
- les prétentions du Dalai Lama varient souvent. Une fois, il s'agit de la "restitution" du Grand Tibet d'il y a 1000 ans, soit toutes les provinces où se trouvent des communautés d'ethnie tibétaine (au moins le tiers du territoire de la RPC !). Une autre fois, il se déclare près à se conformer à la Constitution chinoise et aux lois de la Province Autonome du Tibet, en retournant avec son équipe à Lhassa et en ne s'occupant plus que de diffuser le message bouddhiste ;
- bien entendu, devant les caméras il prétend être toujours disponible au dialogue avec Beijing, mais s'est jusqu'ici défilé à toutes les propositions de rencontre faites par le gouvernement central. C'est plus facile d'entretenir la polémique par médias interposés que de s'expliquer franchement avec les autorités de son propre pays. Ce qui prouve que cette situation convient très bien à ce qui s'apparente plus à un business qu'à un besoin fondamental du peuple Tibétain, dont les conditions en termes de développement social, économique et culturel ont fait un bond de plusieurs siècles en 50 ans ;
- et qu'on ne vienne surtout pas dire que l’équilibre ethnique de cette sorte de Disneyland bouddhique risque d'être bouleversé par l'afflux de Han venus y faire fortune: de l'aveux de tous ceux que j'ai entendus, la vie est bien plus moderne et confortable en plaine et ils ne voudraient pour rien au monde venir s'installer dans une région au climat aussi rude ; les fonctionnaires font même tout pour éviter d'y être affecté.

Conclusion
  
Lorsqu'un religieux considéré comme l'icône de la non-violence prêche l'agitation politique pour "libérer" un peuple qui s’est affranchi lui-même de l’esclavage, on est en droit de se demander qui ment à qui...

mardi 6 avril 2010

Place de la Porte de la Paix Céleste

   
Monument aux Héros du Peuple,
devant le Palais de l'Assemblée du Peuple.

Tianamen ou le Mur de la Démocratie

   
Depuis la Révolution Culturelle (1966-1976), il n’est plus nécessaire d’obtenir l’autorisation de défiler dans les rues ou de s’assembler place Tiananmen. Par contre, la place est devenue le lieu privilégié où les discussions s’engagent naturellement pour juger les événements du passé, pour commenter les articles parus dans le Quotidien du Peuple ou pour manifester à propos de n’importe quel sujet. Mais dès le moment où manifester n’est plus une obligation politique, comme ce fut le cas dans de la décennie précédente, cela va devenir une forme d’expression démocratique consacrée
En avril 1976, à la Fête des Morts, affrontements sur la place lors d’une commémoration spontanée au lendemain des funérailles de Zhou Enlai, réprimée par la faction au pouvoir. Mais lors de l’arrestation de la Bande des Quatre, en octobre de la même année, une manifestation de grande ampleur réunit tout une population soulagée.
Il faut savoir qu’à Beijing se concentre le pouvoir et les luttes entre familles politiques font rage: au gouvernement, l’opposition entre réformateurs et conservateurs est active depuis la mort de Mao Zedong (9 septembre 1976); étudiants et intellectuels se rangent naturellement du côté des réformateurs, alors conduits par Deng Xiaoping.
Le 9 décembre 1985, date anniversaire de l’invasion de la Mandchourie par les Japonais, manifestation contrastant avec les bonnes relations commerciales que le gouvernement chinois entend développer avec le Japon, mais à l’encontre du fort ressentiment animant la population.
Dès ce moment, la contestation devient un moyen sporadique d’expression et, en automne 1986, les étudiants commencent à se plaindre de leurs conditions de vie. A partir du 1er octobre, étudiants et citadins protestent contre une hausse générale des denrées alimentaires (le prix du riz double) destinées à améliorer le revenu des paysans. Ils ont trouvé en Hu Yaobing, alors chef du Parti, une attention bienveillante; mais ce dernier fera les frais de l’agitation.
Avril 1989, peu après la mort de Hu Yaobang dans des conditions jugées douteuses, des tensions ravivent la colère de la population, alors que la fracture entre Li Peng (Premier Ministre issu de la vieille garde et fils adoptif de Zhou Enlai) et Deng Xiaoping (ancien réformateur devenu "de facto" chef de la R.P.C.) est consommée : les étudiants vont occuper la place en réclamant davantage que les 4 modernisations proposées par Deng, ainsi qu'une lutte plus soutenue contre la corruption; jusqu’au 4 juin fatidique où Deng, trompé par ses adversaires ou victime de ses propres terreurs, ordonnera une mise au pas qui va déraper.

jeudi 1 avril 2010

...et nous avons failli oublier son 2581e anniversaire !

                
"Le 30 mars, sur la place culturelle de Laozi du site touristique Hanguguan dans la province du Henan, dix mille élèves des écoles secondaires ont récité le Daodejing pour célébrer le 2581e anniversaire de la naissance de Laozi. Le site est le lieu de naissance de son chef-d'œuvre, le Daodejing, ainsi que l'un des symboles de la culture taoïste."
Source: Quotidien du Peuple.

Mieux vaut tard que jamais, même pour un vieux taoïste détaché des liens de l'espace et du temps: souhaitons-lui donc un bon anniversaire et beaucoup de bonheur pour les 10'000 ans à venir.