lundi 1 mars 2010

Entretien avec le super calculateur C.A.R.L.

    
C.A.R.L.:
- à propos, vous permettez que je vous pose une question personnelle ?
Dave:
- vas-y
C.A.R.L.:
- eh bien, pardonnez-moi d’être aussi indiscret, mais durant ces dernières semaines, je me suis demandé si vous n’aviez pas quelque arrière-pensée concernant cette mission.
Dave:
- que veux-tu dire ?
C.A.R.L.:
- mon impression est assez difficile à préciser. C’est peut-être une manifestation de mon souci de perfection. Je sais que je ne me suis jamais entièrement libéré d’un certain sentiment selon lequel cette mission comporte des aspects extrêmement étranges. Vous conviendrez, j’en suis sûr, qu’il y a une part de vérité dans ce sentiment.
Dave:
- je ne sais pas, c’est assez difficile de te répondre.
C.A.R.L.:
- est-ce que ça vous ennuie d’en discuter, Dave ?
Dave :
- oh, pas du tout…
C.A.R.L.:
- bien: il était difficile de ne pas accorder quelque attention aux étranges rumeurs qui circulaient avant notre lancement. On parlait d’un objet mis à jour sur le sol lunaire. Au début, je ne faisais aucun cas de ces racontars. Mais j’ai de plus en plus de peine à les ignorer lorsque je les rapproche d’autres faits d’apparence insignifiante. Par exemple, le secret absolu dont furent entourés tous les préparatifs de cette mission et le côté mélodramatique de l’embarquement des professeurs Hunter, Kimball et Kaminski, préalablement mis en état d’hibernation après 4 mois d’entraînement intensif.
Dave:
- tu fais un rapport psychologique sur l’équipage ?
C.A.R.L.:
- naturellement. Je m’en excuse. Je sais que c’est un peu ridicule… un instant… un instant !… Je viens de détecter une déficience de l’antenne radar. L’élément AE35 doit cesser de fonctionner dans 72 heures…

Et ce fut le début de la fin, on s'en souvient.
Moralité: on ne se méfiera jamais assez d’un ordinateur au langage précieux.

"2001, l’odyssée de l’espace", film de Stanley Kubrik. scénario de Stanley Kubrik et Arthur C. Clarke.

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