vendredi 9 juillet 2010
OPUS MIXTUM (viii)
Huitième chapitre : guide du naturaliste pré-hominien
Une première livraison d’images arrachées au regard mille fois millénaire des étoiles avait ravi l’ensemble du public, bien qu’une frange de la population puisse émettre des doutes sur l’authenticité de ce qu’on lui montre, ou prétend qu’il ne pouvait s’agir que de scènes tournées dans une autre galaxie (comme si on pouvait se rendre dans d’autres galaxies de nos jours !). Mais la fascination d’une retransmission en différé d’événements survenus sur notre bonne vieille Terre il y a plus de 65 millions d’années, a un effet définitivement magique.
Des Tyrannosaures, en veux-tu en voilà, plus vrais que nature et sous tous les angles, surpris dans leurs activités quotidiennes en décor naturel : fougères, platanes, pins, gingko-biloba, etc. Un vrai travail de collectionneur, voire d’archiviste, comme si tout cela devait disparaître sous l’effet d’une menace annoncée.
Pour varier le spectacle, on pouvait passer également aux Diplodicus, aux Velociraptors, aux crocodiles géants, ou encore à la belle famille des Ptérosaures au vol lent et appliqué. Ensuite, on découvrait d’autres espèces tout aussi insolites, au premier rang desquelles les petits mammifères dont certains auraient été à l’origine de l’humanité, selon une théorie communément admise faute d’un grand choix au niveau des pistes trouvées en fouillant le sol. Mais c’est encore le monde aquatique qui semblait offrir la plus grande variété de créatures vivantes, à cette époque.
Mettre un nom sur chaque spécimen présenté en image tridimensionnelle avait demandé leur large diffusion dans la partie habitée du système solaire, de façon à recruter l’avis de tous les spécialistes utiles à une vaste enquête paléontologique. Toutefois, certains individus n’avaient pu recevoir d’étiquette, tout prosaïquement parce qu’on en avait jamais retrouvé d’exemplaire fossilisé après leur extinction. A cette idée, les scientifiques avaient le vertige: revoir le catalogue de la faune et de la flore du Crétacé supérieur, avec en perspective le risque d'avoir à reformuler des théories ou pire, recomposer la généalogie d'espèces actuelles.
Vos notions de géographie sont aussi à revoir.
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Dommage que les contraintes du blog obligent à lire votre Opus Mixtum cul-par-dessus-tête. Je me réjouis de découvrir un nouvel Hari Seldon, même s'il y a peu de chances, vu mon âge proche du votre et mon sexe pareil, que je sois la dédicataire de votre missive. J'ai des soupçons mais n'en ferai pas état en l'état.
RépondreSupprimerPJR
Il s'agissait au départ de quelques easy pieces ou autres mixed pickles dégustés en guise d'apéritif. L'appétit est venu et les billets informels sont en train d'en trouver une.
RépondreSupprimerVous n'êtes pas près d'en voir la fin, je le crains. A côté du blog, je vais remanier le texte pour plus de déontologie envers le lecteur (c'est une torture de lire Tolstoï en feuilleton).