dimanche 18 juillet 2010
OPUS MIXTUM (ix)
Neuvième chapitre: mécanisme de l'éternel retour
Une stimulation contagieuse gagnait maintenant l’ensemble des techniciens chargés de réinventer les sciences éteintes, que le vaisseau fantôme leur livrait petit à petit par un jeu de piste conçu à une époque que l’on croyait pré-humaine. Dans un secteur apparemment destiné à la navigation, ce que l’on avait d’abord pris pour un miroir mural demi-sphérique afficha une image de la Terre vue de l’espace, que l’on pouvait non seulement faire défiler vers tous les points cardinaux, mais encore faire évoluer dans le temps sur les millions d’années nous séparant de la construction de l’appareil.
Une fois réactivé, ce terminal présentait bien l’état actuel de la planète, tel qu’on le connaissait par cœur et qu’on pouvait le contempler depuis le pont-promenade de l’hôpital. Mais un retour chronologique opéré à grande vitesse donnait accès à des découvertes stupéfiantes. Un analyste était en train d’évaluer la durée totale de ce qu’il convenait d’appeler "le champ d'action d'une mappemonde temporelle", à plusieurs vitesses de défilement, de manière à fixer une échelle et des repères. Il semblait dès lors que, tel un satellite de notre planète, ce monumental chevalier errant faisait des apparitions selon une périodicité à définir et à mettre en relation avec une orbite elliptique et une vitesse de croisière appropriée. Pourquoi pas tous les mille ans, si cette notion de temps pouvait avoir jamais eu valeur constante ?
Animés du besoin qu’a notre espèces de s’approprier l’inconnu par le biais du langage, et y ajoutant une touche mystique, on avait décidé de nommer les fantômes ayant construit et habité cette parcelle de passé arrachée à l’univers: "Les Pèlerins de l’éternité".
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