Premier chapitre: la porte du Ciel se trouve en Chine
Je digresse avant même d’avoir abordé le fond du sujet et cela aura été un motif d’inquiétude à mon propos, jusqu’à faire hésiter les responsables du projet avant de me confier finalement la mission.
Laissé jeune au pouvoir d’une nature dilettante, j‘avais suivi des cours de philosophie, de psychologie et de poésie à l’université de Miskatonic, dans la ville d’Arkham en Nouvelle-Angleterre, avec la curiosité pour seul alibi. Puis, lorsque la nécessité de me prendre financièrement en charge devint impérieuse, je me décidai à une formation accélérée en Techniques de Thérapie Comportementale au Centre International d’Etudes Spatiales de Beijing ; la Chine venait d’accéder au premier rang mondial dans le domaine de l’exploration de notre système solaire.
Enfermé dans mon un gratte-ciel du quartier de Shijingshan, je m’imbibai, en plus d’un programme quotidien exigeant, de lectures sur le Taoïsme et terminai le troisième volume des "Essais sur le bouddhisme Zen" (Chan pour les Chinois) du Dr Suzuki dans l’ivresse. Inutile de préciser que j’accumulais une fatigue intellectuelle qui serait parvenue à mettre ma santé en péril, si une décision soudaine de me confier à l’étreinte glacée de l’Univers n’était intervenue.
Contempler l’Infini, tout en plongeant dans ce néant vertigineux criblé de corps célestes hors d’atteinte des notions de temps et de distance accessibles à un être humain, avait de quoi calmer ma fièvre cérébrale et me ramener à la conscience du moment présent, par le rappel de la fragilité de mon existence face à ces monstruosités plus anciennes que notre espèce.
Voyons peut-être les choses sous un aspect plus concret.
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