花間一壺酒
獨酌無相親
舉杯邀明月
對影成三人
月既不解飲
影徒隨我身
暫伴月將影
行樂須及春
我歌月徘徊
我舞影零亂
醒時同交歡
永結無情遊
相期邈雲漢
Seul, je me verse à boire, faute de compagnon,
Je lève ma coupe et invite la lune et, avec mon ombre,
nous voici trois.
Mais la lune ne sait pas boire. Et mon ombre ne fait
que me suivre.
que me suivre.
Pour l’instant, que la lune et mon ombre m’accompagnent ;
Quand on veut son plaisir, il faut profiter des moments.
Je chante, mais la lune hésite à s’avancer.
Je danse, mais mon ombre ne fait que s’agiter en désordre.
Quand je suis éveillé, nous réjouissons à l’unisson,
Mais l’ivresse passée, nous nous séparons.
Pour toujours liés ensemble, nous errons sans sentiment,
Et prenons rendez-vous, loin, sur la Voie Lactée.
Jacques Pimpaneau, in: Jacques Pimpaneau, Célébration de l’ivresse, Arles, 2000.
Parmi les fleurs un pot de vin :
Je bois tout seul sans un ami.
Levant ma coupe, je convie le clair de lune ;
Voici mon ombre devant moi : nous sommes trois.
La lune, hélas, ne sait pas boire ;
Et l’ombre en vain me suit.
Compagnes d’un instant, ô vous, la lune et l’ombre !
Par de joyeux ébats, faisons fête au printemps !
Quand je chante, la lune indolente musarde ;
Quand je danse, mon ombre égarée se déforme.
Tant que nous veillerons, ensemble égayons-nous ;
Et, l’ivresse venue, que chacun s’en retourne.
Que dure à tout jamais notre liaison sans âme :
Retrouvons-nous sur la lointaine Voie Lactée !
Tch’en Yen-hia et Jean-Pierre Diény, in: Paul Demiéville, Anthologie de la poésie chinoise classique, Paris, 1999; p. 252.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire