mercredi 7 avril 2010

西藏自治区 Région Autonome du Tibet


Difficile de convaincre celui qui n'entend que la version unilatérale des médias occidentaux sur le dossier, mais je tente de proposer la version chinoise qui tient tout à fait la route. La propagande anti-chinoise qui sévit en Europe est influencée par cette classe gauchisante issue des milieux de 68 et qui occupe la majorité des postes de l'enseignement et du journalisme: par conséquent, difficile donc, à quelqu'un n'ayant que ces sources d'information à disposition, de se faire une opinion objective des faits. Il traîne aussi une forme d'infantilisme qui mélange histoire, mythes et légendes, faisant d'un criminel de guerre (Ernesto Che Guevara) le nouveau Messie et d'un dictateur en fuite (le Dalai Lama) l’Apôtre de la Paix.

Quelques arguments
    
 - le Tibet s'est intégré à la Chine avec l'invasion mongole (13e siècle) ;
- l'ancien royaume du Tibet a été autrefois vaste et on trouve des communautés tibétaines importantes dans toutes les provinces environnantes (Yunnan, Sichuan, etc.) ;
- l'administration de la province avait été confiée par les empereurs de Chine aux hauts dignitaires religieux, faisant tous partie de l'aristocratie tibétaine;
- les Han (ethnie majoritaire en Chine) ne se sont pas autrement intéressés de ce qui s'y passait et un régime véritablement féodal a perduré jusque dans les années 1950: cette année-là, 80% de la population tibétaine vivait dans le servage de seigneurs locaux ;
- mais l'indépendance de l'Inde en 1947 inquiétait les puissances occidentales, par le fait qu'elles perdaient leur base stratégique dans une région cernée par la menace communiste (URSS, Chine) ;
- le frère de l'actuel Dalai Lama vivait à Guangzhou (Canton), où il a épousé une Han ;
- il a lui même décidé de tenter la carte occidentale, puisque Mao Zedong (qui a eu de nombreux entretiens avec le Dalai Lama lui-même), ne paraissait pas accepter de laisser subsister les reliques d’un état princier et médiéval dans une province chinoise ;

Panchen Lama, Mao Zedong, Dalai Lama

- ce qui fait que la tension politique orchestrée par la Grande-Bretagne et les USA n'a fait que croître aux frontières, obligeant l'armée populaire à rétablir l’autorité centrale au Tibet dans les années 1950 ;
- il faut dire qu'au préalable, la Chine s'est fait grignoter plusieurs territoires (au Viet-Nâm, en Inde et en Sibérie), alors qu'elle était absorbée par sa guerre civile puis par l'occupation japonaise (période allant de 1927 à 1949), et qu'il n’était pas question de lâcher le Tibet au risque de voir tout le pays se démembrer ;
- comme il n'arrivait pas à ses fins, le Dalai Lama a quitté le Tibet en 1959 avec une petite communauté qui entretient le mythe de l'indépendance et la rivalité politique avec Beijing, avec le soutien des gouvernements occidentaux qui peuvent y trouver un intérêt stratégique politique et économique (tout prétexte est bon pour faire pression) ;
- ce qui n'est pas du goût des Indiens et des Népalais, qui ont été débordés par les agitateurs tibétains installés chez eux et entretenus par eux depuis plus de 50 ans ;
- le Népal a d'ailleurs fermé la frontière avec la Chine pour éviter que les terroristes puissent à nouveau gagner Lhassa; aucun habitant du Tibet n'ayant le moindre intérêt à un tel désordre, que seuls des éléments extérieurs ont provoqués ;
- des actes de vandalisme ont été commis contre des commerçants chinois musulmans (ethnie ouïgoure) et plusieurs femmes (prostituées paraît-il) ont été brûlées vives ;
- selon des témoins locaux et même étrangers, la plupart des manifestants ne parlaient pas tibétain, mais indien, et arboraient des "drapeaux tibétains" introuvables sur territoire chinois ;
- les interviews, accordées par le Dalai Lama aux télévisions occidentales, sont souvent "arrangées" par les médias en fonction des déclarations du saint homme. Il doit laisser aux foules subjuguées l'image d'un homme affable, souriant, ayant toujours aux lèvres un mot de paix et d'espoir. Mais ses déclarations peuvent changer d'un jour à l'autre et il est alors arrivé que son interlocuteur le mette face à ses contradictions : le visage du saint change du tout au tout, devenant grimaçant et agressif, il attaque l’impudent. Il arrive aussi qu'il quitte immédiatement la salle si les questions ne lui conviennent pas. Ces séquences-là passent par accident à la première édition matinale des informations, puis sont coupées aux suivantes ;
- tout ce qui peut fournir à interprétation négative sur la Chine est utilisé. On a vu des images de groupes présentés comme manifestants réclamant la démocratie, alors que les textes des banderoles un fois traduits étaient sans rapport avec l’événement supposé ;

Nous
   
- les prétentions du Dalai Lama varient souvent. Une fois, il s'agit de la "restitution" du Grand Tibet d'il y a 1000 ans, soit toutes les provinces où se trouvent des communautés d'ethnie tibétaine (au moins le tiers du territoire de la RPC !). Une autre fois, il se déclare près à se conformer à la Constitution chinoise et aux lois de la Province Autonome du Tibet, en retournant avec son équipe à Lhassa et en ne s'occupant plus que de diffuser le message bouddhiste ;
- bien entendu, devant les caméras il prétend être toujours disponible au dialogue avec Beijing, mais s'est jusqu'ici défilé à toutes les propositions de rencontre faites par le gouvernement central. C'est plus facile d'entretenir la polémique par médias interposés que de s'expliquer franchement avec les autorités de son propre pays. Ce qui prouve que cette situation convient très bien à ce qui s'apparente plus à un business qu'à un besoin fondamental du peuple Tibétain, dont les conditions en termes de développement social, économique et culturel ont fait un bond de plusieurs siècles en 50 ans ;
- et qu'on ne vienne surtout pas dire que l’équilibre ethnique de cette sorte de Disneyland bouddhique risque d'être bouleversé par l'afflux de Han venus y faire fortune: de l'aveux de tous ceux que j'ai entendus, la vie est bien plus moderne et confortable en plaine et ils ne voudraient pour rien au monde venir s'installer dans une région au climat aussi rude ; les fonctionnaires font même tout pour éviter d'y être affecté.

Conclusion
  
Lorsqu'un religieux considéré comme l'icône de la non-violence prêche l'agitation politique pour "libérer" un peuple qui s’est affranchi lui-même de l’esclavage, on est en droit de se demander qui ment à qui...

1 commentaire:

  1. Bonjour Rabbit,
    Je ne découvre qu'aujourd'hui votre blog magnifique. Votre note sur le Tibet fait réfléchir même un sympathisant de la classe gauchisante issue des milieux de 68. Il faut dire que je n'occupe aucun poste dirigeant dans le journalisme ou l'enseignement! Nous ne partageons pas sans doute les mêmes convictions politiques, mais j'exècre aussi le "story telling" qui sévit dans les médias - de gauche comme de droite.
    Je reviendrai vous visiter et me réjouis de vos nouveaux commentaires, toujours intelligents, sur mon blog.
    Amicalement.
    l'Acratopège

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